Carte : un air de flûte traversière.
Couleur : verte (mensonge, infidélité, chance).
Scène 4.
Aymard :
Content d’être rentrés à la maison…
Wendy :
Tu parles d’une journée de merde !
Aymard :
Deux interros surprises et un cross minuté dans le parc du collège !
Wendy :
Oh la là ! La totoche nous attend !
Aymard :
Avec son mainate crevé !
Wendy :
La voiture de l’oncle est devant le perron… Va y avoir du grabuge !
Aymard :
Bof ! C’est avec notre fric qu’il vit ! Il n’a pas intérêt à trop nous embêter. Il va juste un peu nous engueuler devant la potiche, pour la calmer…
Wendy :
Puis, il va nous sortir sa flûte traversière et jouer son sempiternel adagio d’Albinoni en espérant nous mettre tous sur la même longueur d’onde. Cool !
Aymard :
Je me demande parfois s’il croit lui-même à cette connerie !
Wendy :
Ça lui fait plaisir…
Aymard :
J’ai une idée ! Avec un peu de chance, on va rire ! Sa flûte est toujours dans la voiture ?
Wendy :
Non ! Ne touche pas à la flûte. Tu ne sais pas comment il réagira. Les gentils peuvent être très colériques ! S’il ne veut plus être notre tuteur, je ne pourrais pas vivre séparée de toi. Nous morfondre dans des familles d’accueil différentes, merci !
Aymard :
Il est veinard de t’avoir comme protectrice…
Wendy :
Attention ! Ils viennent vers nous…
Scène 5.
L’oncle :
Mes enfants ! Vous êtes incorrigibles ! La pauvre bête ! Mourir exsangue, c’est affreux ! Mais que vous est-il passé par la tête ?
Wendy :
On n’a pas imaginé que cela se terminerait comme ça, je vous l’assure, mon oncle…
L’oncle :
Je veux bien le croire, cela aurait été monstrueux ! Vous voyez, Mademoiselle da Silva, ce n’est qu’un malheureux accident. Nous remplacerons votre mainate. Allons mes enfants, excusez-vous et passons au salon. Aymard, veux-tu aller chercher mon instrument dans la voiture ? Un peu de musique apaisera ce regrettable incident…
Wendy :
Sans la trafiquer, s’il te plait !
Aymard :
Un petit ver de terre dans l’embouchure ?
Wendy :
J’ai dit NON !
Scène 6 :
Aymard :
Il état en forme aujourd’hui, le tonton !
Wendy :
Oui ! On a eu droit à l’adagio au complet…
Aymard :
…sur fond de reniflement de la boniche ! Tu parles d’un concert !
Wendy :
Faut la punir ! Elle est là depuis une semaine et déjà, elle se plaint auprès de notre oncle !
Aymard :
Allons réfléchir dans le jacuzzi, on n’a pas encore eu le temps de se décrasser de la journée…
Scène 7. (dans le jacuzzi)
Aymard :
Tu crois que l’oncle baise la boniche ?
Wendy :
Au début peut-être mais certainement plus maintenant ! Elle fait vieille fille et puis, il doit garder son autorité sur elle…
Aymard :
Il n’est pas resté fidèle très longtemps au souvenir de sa femme, notre oncle !
Wendy :
C’est un homme, donc foncièrement volage !
Aymard :
Tu me trouves volage ?
Wendy :
Tu n’es pas encore un homme !
Aymard :
Ah bon ? Tu veux voir ?
Wendy :
Un jour viendra où tu regarderas une autre fille…
Aymard :
Et toi, un autre mec !
Wendy :
Cela n’arrivera jamais ! On est trop liés, toi et moi…
Aymard :
Vrai ! Faut dire qu’on fait une belle équipe !
Wendy :
Qu’est-ce qu’on prépare maintenant pour la totoche ?
Aymard :
Je ne sais pas. Je vais aller chez Gérard le braconnier, je trouverai bien quelque chose pour la dégoûter…
Wendy :
Oh oui ! C’est l’époque où il chasse les grenouilles pour leur arracher les cuisses…
Aymard :
…et il rejette les corps encore vivants dans les ruisseaux !
Wendy :
Trois ou quatre corps bien sanglants dans les bottes de caoutchouc qu’elle laisse dans la buanderie, ça va le faire !
Aymard :
Je cours tout de suite chez Gérard !
Wendy :
Habille-toi tout de même !
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