vendredi 29 décembre 2023

TEXTE 3

 

Carte : Vol d’une œuvre d’art

Couleur : Jaune

 

Scène 12

 

 Aymard : (écrivant une lettre)

Ma sœur, mon âme !

Trois mois déjà que nous sommes séparés.  Chaque jour, chaque nuit, je pense à toi, à notre douce connivence, à notre merveilleuse entente.  Ici, la vie est réglée comme dans une caserne.  Lever à l’aurore, corvées nettoyages, activités aussi diverses que la poursuite approximative d’études, du bricolage ou du sport.  Les plus chanceux peuvent faire un petit boulot intéressant comme du pliage de boîte de médicaments ou l’impression d’étiquettes…  Chouette, non ?  Au moins, ces dernières activités nous rapportent une véritable fortune comme salaire, ce qui me permettra de rembourser l’incendie du collège vers l’an 2134, au minimum !

Mais assez parlé de moi et de ce centre pour jeunes délinquants nécessitant un suivi psychologique !  Foutaises !

Ta famille d’accueil est-elle correcte avec toi ?  Tu ne me dis rien !  Est-ce que tu t’habitues enfin à ton nouvel environnement campagnard ?

Personnellement, je trouve scandaleux qu’on nous empêche de terminer nos études correctement.  Donne-moi des nouvelles plus précises que celles que tu m’envoies chaque semaine.

Tu me manques, tu ne peux savoir à quel point.

Vivement nos dix-huit ans, qu’on puisse retrouver notre liberté.

Je t’embrasse le plus affectueusement possible, ton Aymard qui t’aime plus que tout !

PS : des nouvelles de l’oncle ? 

Wendy : (répondant par une lettre)

Mon chéri,

Ne t’inquiète pas pour moi.  J’aurai pu tomber plus mal même si je suis réduite aux vaisselles et à l’entretien du potager !  Ma famille d’accueil tolère que je suive des cours par correspondance à condition que cela ne m’occupe pas plus de deux heures par jour : priorité aux corvées ménagères…

L’oncle vient de trouver dans ta cachette de la cave, la statuette en ivoire que tu as volée dans le bureau du dirlo.  Les flics l’on restituée à son propriétaire et l’oncle a été félicité !  L’assurance du collège se retourne contre nous à cause de l’incendie provoqué pour masquer le vol !  Ah, il est heureux, l’oncle !  C’est lui qui devra payer provisoirement, notre compte étant bloqué suite à notre mise à la disposition de la Justice !  Je n’espère qu’une chose, c’est qu’il ne dilapide pas notre héritage…

Je t’aime, oh mon frère adoré.

Ta Wendy qui se languit de te revoir bientôt.

PS : les deux malinois du directeur ont fini par mourir de leurs brûlures.  Belle idée que d’avoir amené des saucisses de Francfort.  Tu parles de chiens de garde !

 

Scène 13 : (au parloir du centre pour jeunes délinquants) 

 

Ay mard :

Qu’est ce que je suis heureux de te voir, mon adorée…

Tu as maigri, non ?

Wendy :

Seule fille dans une famille d’accueil qui doit vivre de ses champs, pas évident.  Regarde mes mains !

Aymard :

Ma toute belle, si j’avais su…

Wendy :

Pourquoi tu as tout pris sur toi ?  C’est à deux qu’on a voulu se venger sur le dirlo qui nous a humiliés devant tout le collège pour la plaisanterie avec l’oncle et la totoche ! 

Aymrd :

Tu m’as écrit que l’oncle se la tapait à nouveau…

Wendy :

Oui, ils dorment dans la chambre des parents, l’oncle a vendu sa maison et s’est installé chez nous !

Aymard :

Il n’en n’a pas le droit !  Il n’est que notre tuteur et doit respecter nos avoir. 

Wendy :

Je sais, j’en ai déjà parlé à notre avocat de famille mais il n’a pas paru offusqué par ce déménagement…

Aymard :

Ce connard d’avocat est le  meilleur copain de l’oncle, il va donc le défendre !

Wendy :

Jr parie que dans deux ans, quand on sortira, on n’aura plus rien, ce sont des arrangeurs ! 

Aymard :

C’est vrai, tous ces gens travaillent en bande organisée : avocats, huissiers, juges et notaires, tous des gangsters !  Je vais demander une entrevue avec l’assistante sociale du centre, elle m’a à la bonne.

Wendy :

Vraiment ? Ce n’est pas pour ça qu’elle va nous aider.  Si elle t’apprécie tellement, son intérêt est que tu restes le plus longtemps possible ici, tu ne crois pas ?

  

 690 mots

lundi 4 décembre 2023

TEXTE 2.

 

Carte : une récompense officielle

Couleur : mauve (Deuil, amour caché)

Scène 8.

 Aymard :                                            

Mes araignées !  Mes rats, mes crapauds… Tout a disparu, disparu !

Wendy :

Ce n’est pas possible !  Ce n’est pas arrivé comme çà !

Aymard :

C’est la totoche !  Ce ne peut qu’être elle !

Isabella :

Exact !  C’est moi qui ai demandé que nous soyons débarrassés de ces vermines !  Jamais je n’aurai cru avoir tant de plaisir à les voir s’affoler dans leurs terrariums aspergés d’essence pour enfin périr dans les flammes !

Aymard :

Comment avez-vous pu commettre ce crime ?

Isabella :

Trouver une invasion d’araignées dans mon linge de corps a eu raison de ma tolérance !

Wendy :

De là à sacrifier ces pauvres bêtes…

Isabella :

Je vous avais prévenu, j’en ai maté des plus retors que vous !

Wendy : Vous voulez peut-être une récompense officielle ?

Isabella :

Je l’ai déjà : votre dépit !

Aymard :

Vous êtes horrible !  Nous, on ne fait que s’amuser…

Isabella :

Eh bien, il vous faudra trouver une autre manière de distraction !

Aymard :

Vous êtes ignoble, monstrueuse, croyez-moi !

Wendy :

Vous allez voir ce que vous allez voir !

Scène 9.  (Dans le jacuzzi)

Aymard :

Je devrais aller récupérer un terrarium ou l’autre…

Wendy :

Laisse tomber, on doit agir plus subtilement maintenant.

Aymard :

Mes tarentules, ma veuve noire, elles ont coûté une fortune !  Je les vengerai, sois-en sûre !

Wendy :

Pas tout de suite !  Laissons-la penser qu’elle a gagné et réfléchissons.  Comment lui porter l’estocade, à cette vache portugaise !  

Aymard :

Elle a détruit ma collection par le feu, elle doit payer par le feu !

Wendy :

D’accord !  Pas dans l’incendie de la maison tout de même…

Aymard :

Un accident de cuisine, une électrocution, son téléphone qui explose ?

Wendy :

Prenons le temps d’y penser froidement…

Aymard :

Je t’adore de plus en plus !  Que ferais-je sans toi, mon double, mon âme…

Wendy :

On devrait incriminer notre oncle…

Aymard :

Lui ?  Comment ?  Jamais il n’acceptera d’être complice de sa révocation !

Wendy :

C’est vrai qu’il a galéré pour la trouver !  On n’est pas des anges et ça commence à se savoir, notamment au collège…

Aymard :

Comment vas-tu le mêler à notre machination ?

Wendy :

Il fume, non ?

Aymard :

Je vois…  Il faut l’amener à écraser un cigare sur le bras de la boniche !  Tu es géniale !

Wendy :

C’est l’idée mais comment ?

Aymard :

C’est un romantique, non ?

Scène 10.

L’oncle :

Supprimer les élevages de mon neveu…  C’est un peu radical, ne pensez-vous pas ?

Isabella :

Vous ne devriez pas fumer comme cela !  Un cigare après l’autre !  Regardez donc !  Quelle fumée dans ce salon.…

L’oncle :

Ouvrez la fenêtre et resservez-nous un cognac !

Isabella :

Je n’aime pas ce cognac, il a un drôle de goût…

L’oncle :

Trop vieux sans doute…

Isabella :

Je ne me sens pas bien…

L’oncle :

À vrai dire, moi non plus. 

Isabella :

J’ai envie de dormir…

L’oncle :

J’ai la tête qui me tourne…

Scène 11 :

Wendy :

Ça y est, le GHB fait son effet, ils dorment.  Ravive un peu le cigare de l’oncle pendant que je relève sa manche.  On doit bien distinguer sa montre et sa chevalière…  Dans quelle poche a-t-il mis son GSM ?

Aymard :

Voilà, tu prends la photo ?  On reconnaît bien la pate de l’oncle ?

Weendy :

Oui, oui.  Vas-y écrase le cigare qu’il a entre les doigts sur le bras de la boniche…

Aymard :

La photo est bonne ?

Wendy :

Mais oui, t’inquiète !

Aymard :

Il n’y a plus qu’à déposer le GSM entre eux, sur le canapé.  On doit maintenant les enlacer tendrement…

Wendy :

Au tour de l’oncle à présent avant çà.  Il faut aussi lui brûler le bras, au même endroit, cela fera comme si des gamins s’étaient échangé des vœux de fidélité éternelle…

Aymard :

Ils n’oseront jamais montrer ça !

Wendy :

C’est à espérer.  Viens, il nous reste à nettoyer les verres de cognac…

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