Carte : une récompense officielle
Couleur : mauve (Deuil, amour caché)
Scène 8.
Aymard :
Mes araignées ! Mes rats, mes crapauds… Tout a disparu, disparu !
Wendy :
Ce n’est pas possible ! Ce n’est pas arrivé comme çà !
Aymard :
C’est la totoche ! Ce ne peut qu’être elle !
Isabella :
Exact ! C’est moi qui ai demandé que nous soyons débarrassés de ces vermines ! Jamais je n’aurai cru avoir tant de plaisir à les voir s’affoler dans leurs terrariums aspergés d’essence pour enfin périr dans les flammes !
Aymard :
Comment avez-vous pu commettre ce crime ?
Isabella :
Trouver une invasion d’araignées dans mon linge de corps a eu raison de ma tolérance !
Wendy :
De là à sacrifier ces pauvres bêtes…
Isabella :
Je vous avais prévenu, j’en ai maté des plus retors que vous !
Wendy : Vous voulez peut-être une récompense officielle ?
Isabella :
Je l’ai déjà : votre dépit !
Aymard :
Vous êtes horrible ! Nous, on ne fait que s’amuser…
Isabella :
Eh bien, il vous faudra trouver une autre manière de distraction !
Aymard :
Vous êtes ignoble, monstrueuse, croyez-moi !
Wendy :
Vous allez voir ce que vous allez voir !
Scène 9. (Dans le jacuzzi)
Aymard :
Je devrais aller récupérer un terrarium ou l’autre…
Wendy :
Laisse tomber, on doit agir plus subtilement maintenant.
Aymard :
Mes tarentules, ma veuve noire, elles ont coûté une fortune ! Je les vengerai, sois-en sûre !
Wendy :
Pas tout de suite ! Laissons-la penser qu’elle a gagné et réfléchissons. Comment lui porter l’estocade, à cette vache portugaise !
Aymard :
Elle a détruit ma collection par le feu, elle doit payer par le feu !
Wendy :
D’accord ! Pas dans l’incendie de la maison tout de même…
Aymard :
Un accident de cuisine, une électrocution, son téléphone qui explose ?
Wendy :
Prenons le temps d’y penser froidement…
Aymard :
Je t’adore de plus en plus ! Que ferais-je sans toi, mon double, mon âme…
Wendy :
On devrait incriminer notre oncle…
Aymard :
Lui ? Comment ? Jamais il n’acceptera d’être complice de sa révocation !
Wendy :
C’est vrai qu’il a galéré pour la trouver ! On n’est pas des anges et ça commence à se savoir, notamment au collège…
Aymard :
Comment vas-tu le mêler à notre machination ?
Wendy :
Il fume, non ?
Aymard :
Je vois… Il faut l’amener à écraser un cigare sur le bras de la boniche ! Tu es géniale !
Wendy :
C’est l’idée mais comment ?
Aymard :
C’est un romantique, non ?
Scène 10.
L’oncle :
Supprimer les élevages de mon neveu… C’est un peu radical, ne pensez-vous pas ?
Isabella :
Vous ne devriez pas fumer comme cela ! Un cigare après l’autre ! Regardez donc ! Quelle fumée dans ce salon.…
L’oncle :
Ouvrez la fenêtre et resservez-nous un cognac !
Isabella :
Je n’aime pas ce cognac, il a un drôle de goût…
L’oncle :
Trop vieux sans doute…
Isabella :
Je ne me sens pas bien…
L’oncle :
À vrai dire, moi non plus.
Isabella :
J’ai envie de dormir…
L’oncle :
J’ai la tête qui me tourne…
Scène 11 :
Wendy :
Ça y est, le GHB fait son effet, ils dorment. Ravive un peu le cigare de l’oncle pendant que je relève sa manche. On doit bien distinguer sa montre et sa chevalière… Dans quelle poche a-t-il mis son GSM ?
Aymard :
Voilà, tu prends la photo ? On reconnaît bien la pate de l’oncle ?
Weendy :
Oui, oui. Vas-y écrase le cigare qu’il a entre les doigts sur le bras de la boniche…
Aymard :
La photo est bonne ?
Wendy :
Mais oui, t’inquiète !
Aymard :
Il n’y a plus qu’à déposer le GSM entre eux, sur le canapé. On doit maintenant les enlacer tendrement…
Wendy :
Au tour de l’oncle à présent avant çà. Il faut aussi lui brûler le bras, au même endroit, cela fera comme si des gamins s’étaient échangé des vœux de fidélité éternelle…
Aymard :
Ils n’oseront jamais montrer ça !
Wendy :
C’est à espérer. Viens, il nous reste à nettoyer les verres de cognac…
701 mots
5 commentaires:
Cher Jan,
Quels affreux adolescents ! La punition d’Isabella est radicale. Aïe, la pauvre ne sait pas que la vengeance sera brûlante et venimeuse.
Rien ne semble arrêter tes lascars.
J’avoue que je ris un peu jaune car la cruauté est présente. Pourtant je m’amuse terriblement.
Mais pourquoi tant de sadisme ?
J’ai hâte de lire les impressions de nos amis. Comme moi ils doivent attendre le réveil du Tonton et de la bonniche. Quels rebondissements as-tu prévu ?
Les jumeaux ont une imagination fertile mais je n’oublie pas que c’est ta plume qui dirige l’orchestre. Je te souhaite de douces et agréables fêtes de fin d’année. Françoise
Bonjour Jan,
L'horreur continue, pourquoi s'arrêter avant le pire ?
Ils ne vont quand même pas aller jusqu'au meurtre ?
Comment les jumeaux en sont-ils arrivé à imaginer des choses aussi macabres ?
Vivement (sic) la suite !
Bien à toi,
Michel.
Bonjour Jan,
Aymard et Wendy sont inventifs pour créer le mal. Mais ils sont jeunes et donc, peut-être excusables.
Isabella n’est pas triste non plus et elle n’a pas le privilège de la jeunesse : ressentir du plaisir à voir s’affoler ces « vermines » aspergées d’essence et cramer dans les flammes ! Perversité et cruauté voilà un bon cocktail.
Félicitations et au plaisir de lire la suite des aventures des jumeaux.
Cordialement, Christian
Bonjour, Jan...
Toujours aussi diaboliques, ces deux-là!
Comment en sont-ils arrivés là? Manque d'affection réelle dans leur petite enfance? Et pourquoi ce penchant pour des des animaux repoussants, ravageurs?
L'idée d'écraser un cigare dans la peau de la bonniche n'est pas sans risques, non plus!
Et les retombées de cette petite machination... ils s'en balancent?
Tu t'es magistralement engagé dans le noir et la cruauté, comme tu l'avais annoncé!
J'ai pourtant l'impression qu'ils sortiront indemnes de toutes leurs roublardises... Je me trompe?
Bon travail pour la suite! Et belles Fêtes de Fin d'Année!
Micheline.
Bonjour Jan,
Un dialogue toujours aussi rapide, nerveux, efficace. Tu sembles ne pas tenir compte des consignes. Pas de trace d’une récompense officielle… Les jumeaux continuent leur escalade de l’horreur. Si, contrairement à ton habitude, tu fais l’impasse sur les consignes c’est peut-être parce que tu as déjà un projet en tête, que tu sais ce qui va réellement se passer dans cette famille – ou ce qui s’y est passé – pour qu’elle soit aux mains de deux ados sans doute psychopathes. Pour l’instant, le lecteur/spectateur se demande où cela va le conduire. Tu as suffisamment l’expérience de l’écriture pour être bien conscient que tu ne peux pas accumuler ainsi des scènes répétitives de malfaisance apparemment gratuites des jumeaux sans développer une intrigue plus solide que le renvoi d’une bonne. Je suis persuadée que tu nous réserves des surprises.
Les prochaines scènes tourneront autour du vol d’une œuvre d’art et se coloreront de jaune.
Bon travail,
Liliane
Enregistrer un commentaire