Carte : Bille de billard
Couleur : Rouge (sng)
Scène 14.
Aymard :
Raté ! Trop d’angle sur la blanche pour que ta bille rouge tombe dans la poche centrale !
Wendy :
Oh ! J’en ai assez ! Voilà des heures qu’on joue au snooker ! Où va-t-on se poser ce soir ? J’ai les pieds en feu, mes baskets me blessent. Regarde, j’ai des cloques, je saigne même…
Aymard :
Il n’y a pas d’Auberge de Jeunesse dans ce bled. On va dormir dans le hall de la gare…
Wendy :
Encore ? Je voudrais me laver. J’ai l’impression que même un putois fuirait devant mon odeur…
Aymard :
Si c’était le cas, on ne serait pas tolérés dans ce club…
Wendy :
Je ne suis plus si sûre que notre fugue soit une bonne idée… Ma famille d’accueil a déjà dû avertir les services sociaux et ta chère assistante sociale a certainement alerté la police…
Aymard :
Tu t’inquiètes pour rien…
Wendy :
On n’a plus d’argent ! Je ne sais même pas comment on va payer ici !
Aymard :
On ne peut pas rentrer chez nous, les flics doivent nous y attendre…
Wendy :
Et on n’a plus de carte bancaire pour retirer de l’argent…
Aymard :
De toute façon, si on les avait encore, on serait vite repérés…
Wendy :
Qu’est-ce qu’on peut faire à présent ?
Aymard :
Tu vois le mec au bar ? Il a posé ses clefs et son portefeuille sur le comptoir…
Wendy :
Compris ! Je le distrais pendant que tu chouraves le tout et on disparait par l’arrière…
Aymard :
Tu es géniale, je n’ai même pas à expliquer ! Action !
Scène 15. (Devant un distributeur Bancontact)
Wendy :
Nous avons ses cartes, mais pas son code de retrait…
Aymard :
On a droit à trois essais avant que la carte soit avalée. Si le pigeon est un peu con, son code doit être 1, 2, 3, 4 !
Wendy :
Faut encore qu’il soit bête pour que cela soit aussi simple…
Aymard :
Bingo ! Du premier coup ! Je retire combien ?
Wendy :
Essaye le maximum autorisé par semaine et filons faire la même chose dans une autre banque. Avec un peu de chance, il n’aura pas encore eu le temps de bloquer ses cartes …
Scène 16. (Villa des jumeaux)
L’oncle :
Ils m’auront emmerdé jusqu’au bout ces deux là ! Les services sociaux, la police, pourquoi pas l’armée tant qu’on y est !
Isabella :
Calme-toi, meu coraça᷉o, ce sont encore des gosses. Où veux-tu qu’ils aillent ? Tôt ou tard, ils seront sur le perron !
L’oncle :
Et nous à la porte ! On n’est ici que pour sauvegarder leur héritage…
Isabella :
Ils ne sont pas encore là, pas la peine de mettre la charrue devant le bœuf !
L’oncle :
Avant les bœufs ! Tu as raison. Tentons de les faire passer pour des débiles dangereux. Ils le sont d’ailleurs, non ?
Isabella :
Celles qui m’ont précédée en témoigneront certainement, tout comme le directeur du collège et le garçon qu’Aymard a éborgné dans le centre de détention !
Scène 17 : (au Bancontact)
Wendy :
Attention, un gardien !
(Le gardien surprend les deux jeunes et ne s’attend pas à ce que le garçon lui saute au cou et l’étrangle brutalement)
Wendy :
Tu es fou ! Où as-tu appris ça ?
Aymard :
On apprend de tout pendant une réclusion !
Wendy :
Je ne te reconnais plus ! Ce n’est plus amusant ! Cette fois-ci, on va le payer très cher, crois-moi !
Aymard :
Faut encore régler son compte à l’oncle et vendre la maison. Après-ça, on aura les moyens de filler au Brésil et nous recommencerons une vie sans surveillance constante…
Wendy :
Tu rêves, Aymard, tu rêves !
Aymard :
Il est trop tard pour se rendre, maintenant ! On est condamnés à fuir éternellement !
Wendy :
On sera rattrapés avant peu, j’en suis sûre et cette fois ta gueule d’ange n’aidera en rien auprès d’une assistante sociale…
Aymard :
On s’en est bien tirés jusqu’à présent, non ?
Wendy :
Mais tuer…
Aymard :
J’ai simplement tapé un peu trop fort, c’est tout ! C’est un accident !
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4 commentaires:
Bonjour, Jan...
Tu ne recules décidément devant rien dans le registre des méfaits!
Un meurtre, maintenant!
J'ai cru dans un premier temps que l'agent était simplement groggy.
Mais non! A la réplique suivante, il était mort! Et Aymar avait déjà d'autres mauvais coups en tête!
On pressentait dans les scènes précédentes que Wendy est moins habitée par un esprit de violence que son jumeau.
Qu'est-ce qui pourrait expliquer les motivations excessives d'Aymar?
Serait-il atteint (sans que personne ne le sache) de problèmes relevant de la psychopathie, de troubles intérieurs qui le mèneraient non seulement à un manque total d'empathie pour autrui mais surtout à des comportements impulsifs violents?
Une atteinte qui ne concernerait cependant pas Wendy - ou alors, beaucoup moins fort.
Pas faciles de se soumettre au contraintes demandées lorsqu'il s'agit de gémellité!
Curieuse de découvrir les suggestions des autres lecteurs!
Quoi qu'il en soit, tu t'en sortiras haut la main, j'en suis sûre!
Surprends-nous à nouveau!
Amicalement,
Micheline.
Bonjour Jan,
Un texte toujours aussi effroyable que les précédents.
Quelle imagination et quel talent tu as pour écrire de telles noirceurs.
On reconnaît bien ces voyous qui le sont sans aucun doute depuis longtemps.
Contrairement à Micheline et à Wendy, je ne pense pas qu'Aymard ait tué le vigile, la dernière phrase est ambigüe...
Le secret des jumeaux ? Le lecteur l'a déjà deviné, ils sont amants !
A quelles horreurs doit-on encore s'attendre ?
Bien à toi,
Michel.
Cher Jan,
Merci pour tes commentaires qui me touchent beaucoup. Les parents d’Emile sont bien des petits agriculteurs, tandis que le père de sœur Thérèse est médecin. Il se peut que ce ne soit pas assez explicite. Je vais relire mes précédents épisodes et corriger ce qui devrait l’être. C’est effectivement important de comprendre qu’Emile est d’origine très modeste et pas la sœur.
Pour ce qui concerne ton texte, tu signes et persistes dans la monstruosité absolue. Nous n’avons plus à faire à des adolescents difficiles mais bien à un tueur et sa complice. Wendy est un peu plus réaliste, modérée mais elle suit malgré tout son frère dans tous ses coups diaboliques.
Je trouve Aymard vraiment dangereux car étrangler quelqu’un est un acte qui demande force et détermination. Je pense aussi que son équilibre mental est fort entamé. Il semble cependant suffisamment intelligent pour penser s’en sortir en plaidant l’accident ?
Je compte sur ton imagination fertile pour produire des rebondissements.
Il y a une explication à la cruauté d’Aymard. Tu vas la trouver ou tu la connais déjà.
Comme piste je n’ai guère d’autre proposition que celle d’une grande souffrance vécue dans la petite enfance et de laquelle il se venge. Mais peut-être est-il schizophrène ? Ou jaloux de sa sœur ?
Sois assuré que je me régale en lisant les exploits déjantés de tes héros ! Je réclame d’urgence la suite….
Bonne poursuite, à bientôt. Bisous Françoise
Bonjour Jan,
Que dire ? Pour rouge, il est rouge ton texte ! Tu continues à gérer parfaitement ta pièce : des répliques courtes, des scènes courtes, un rythme haletant qui correspond à merveille aux personnages centraux : deux ados survol tés. Des répliques qui sonnent juste dans leur apparente simplicité et tu maintiens habilement la différence psychologique entre Aymard, tête brûlée, et Wendy pus raisonnable mais incapable de gérer son frère.
Par ailleurs, on découvre que l’oncle et la bonne sont de mèche pour plumer les jeunes qui de ce fait paraissaient moins antipathiques, sauf qu’à la fin… Donc on a maintenant affaire à des criminels en fuite. Où cela va-t-il les conduire ? Te conduire ? Nous conduire ? On est impatients de découvrir la suite.
Une suite qui sera orange et dans laquelle une bague avec une aigue marine prendra une place importante.
Bon travail,
Liliane
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